Le commandement de Hessel s'inscrit exactement dans l'air du temps: lutter contre le culte de l'individualisme. Ici, il ne s'agit pas d'un combat entre Davide et Goliath, ni entre le bien et le mal ou toute variante allégorique du genre. Mais d'une lutte permanent contre l'hégémonie individualiste. De sorte que la voie de la répression, de la pauvreté et de la violence reste pleinement ouverte en l'absence d'une collectivité forte et résistante. Ce fléau persiste dans le temps non pas parce que les gens font preuve d'abnégation, de résilience ou de lâcheté, mais bien parce qu'ils se nourrissent d'espoir!
L'espoir! L'espoir d'un monde meilleur est
peut-être nécessairement voué à l'échec! Car, une fois que nous avons obtenu ce que nous
espérions, que reste-t-il à espérer, sinon d'espérer?
Il arrive parfois qu'à travers ce combat sans fin pour le bien de l'humanité, certaines voix, comme celle d'Hessel, s'élèvent contre toute attente. Un cri de ralliment qui n'en reste souvent qu'à la frontière de l'espoir, et il ne semble y avoir aucune ouverture à ce maux. Sauf l'irrationnel Nietzsche dans sa folie de l'art humain, dit-il «nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité».
Il arrive parfois qu'à travers ce combat sans fin pour le bien de l'humanité, certaines voix, comme celle d'Hessel, s'élèvent contre toute attente. Un cri de ralliment qui n'en reste souvent qu'à la frontière de l'espoir, et il ne semble y avoir aucune ouverture à ce maux. Sauf l'irrationnel Nietzsche dans sa folie de l'art humain, dit-il «nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité».
Il reste que le livre de Hessel a le mérite du rappel
historique du dernier siècle, mais le rappel n'a jamais la
portée de l'appel. Vous n'avez qu'à le demander à tous les djihadistes de ce
monde...
Bref, ironie du sort, lorsque j'ai acheté Indignez-vous!, j'ai demandé à la commis arborant un
petite carré rouge épinglé à son chemisier* si elle en connaissait la
portée, et elle m'a rétorquée avec aplomb: «c'est un livre qui fait
réfléchir!». À ce moment, je n'ai pu m'empêcher d'esquiver un petit sourire
suivi d'un petit rire d'étonnement, regard en coin.
Étonné de voir, en toute apparence, une militante, au coeur du conflit étudiant, en train de faire le contraire de ce que commande le livre de Hessel: tavailler plutôt que grever! Voilà en quoi cette logique de l'indignation et de l'engagement a ses limites, et voilà pourquoi nous devrions être portés à croire que notre monde manque de désespoir.
*symbole des grévistes étudiants actuels au Québec, lesquels revendiquent la gratuité scolaire!
Étonné de voir, en toute apparence, une militante, au coeur du conflit étudiant, en train de faire le contraire de ce que commande le livre de Hessel: tavailler plutôt que grever! Voilà en quoi cette logique de l'indignation et de l'engagement a ses limites, et voilà pourquoi nous devrions être portés à croire que notre monde manque de désespoir.
*symbole des grévistes étudiants actuels au Québec, lesquels revendiquent la gratuité scolaire!
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